Par Lois Lowry
‘’ – Très peur. Je ne peux même pas l’imaginer. Nous devons vraiment empêcher les gens de faire des mauvais choix.
– C’est plus sûr.
– Oui, approuva Jonas. Beaucoup plus sûr.
Mais quand la conversation dériva sur d’autres sujets, elle laissa à Jonas un sentiment de frustration qu’il ne parvint pas à comprendre.’’Chapitre 13, page 133
Éditions L’école des loisirs – Collection Medium – 1993
Résumé
Le monde de Jonas ne fonctionne pas comme celui que l’on connaît aujourd’hui. Toutes les mauvaises choses ont disparues comme toutes les bonnes. Tout est géré par un comité de sages qui surveille et gère la vie des habitants depuis leur naissance jusqu’à leur élargissement (sauf que personne ne sait exactement ce veut dire ce dernier mot). Une seule personne sait la vérité : le dépositaire de la mémoire. Lui seul possède les souvenirs du début du monde jusqu’au moment où ont été créées les communautés.
Jonas a maintenant douze ans et il se verra bientôt attribué sa fonction dans la communauté. Alors que ses camardes pensent savoir où ils seront orientés, lui n’en a aucune idée. C’est peut-être le signe d’un destin exceptionnel ?
Mon avis
Outre le fait que j’ai trouvé ce livre vraiment merveilleux, il est beaucoup, mais alors beaucoup, trop court. L’écriture de Lois Lowry est fluide et posée. Il avance dans le récit de manière douce. Plus j’avançais dans les pages, plus je me disais qu’il avait dû oublier d’écrire la fin vu le peu de pages qu’il restait. Mais non, je vous assure que la fin existe bien.
Lois Lowry sait comment poser de manière clair et simple son univers. Il nous promène dedans de manière intelligible. J’aime beaucoup sa manière d’écrire et je me tarde de lire un autre de ce livre.
Tout d’abord, c’est le thème qui m’a le plus plu. J’avais bien aimé cette facette futuriste où l’on essaye de supprimer les erreurs du passé (actuellement notre présent) en essayant de trouver des solutions parfois radicales dans la série Divergente. Dans ce récit-là, la communauté a décidé de supprimer la guerre, la haine, les mensonges, mais en supprimant également l’amour, l’amitié et l’ambition. Tout le long de l’histoire, on a la confrontation de ces deux idées.
Dans un premier temps, Jonas ne voit que des souvenirs heureux. Il découvre ce qu’est l’amour, la gentillesse, la famille. J’ai eu une larme à l’œil de constater qu’il y a tant de belle chose dans notre monde. On ne peut pas s’empêcher de haïr les sages de faire vivre une vie si dépourvue de raisons à la population.
Pourtant, il est vrai qu’un monde où les secrets et l’intimité n’ont pas leur place est un monde sans surprise. Et quand, dans un deuxième temps, Jonas doit supporter les souvenirs de guerre et de meurtre, on ne peut pas s’empêcher d’être d’accord avec eux.
Dans un troisième temps, Jonas met ses deux choses dans la balance et en vient à la conclusion qu’une vie sans amour ne vaut pas la peine d’être vécue. Il pense que la souffrance est le prix à payer pour mériter ou profiter de cet amour. La suite, je ne vais pas la spoiler. Comment Jonas va donc réussir à faire changer les lois ou à prévenir la population ? C’est justement la simplicité de ce dénouement qui m’a déçue.
Concernant les personnages, Jonas est très attachant. Il découvre notre monde comme un enfant, mais avec les pensées d’un adolescent. On ne peut pas s’empêcher d’être touché.
Les amis et la famille de Jonas sont assez froids. Ils sont complétement prit dans le fonctionnement de leur société. Il y a donc peu de scène émouvante. Par contre, c’est avec le passeur et Gabriel que les moments humains nous émeut.
ATTENTION SPOIL
Concernant la fin, c’est le doute qui plane sur ce qui se passe réellement qui ne me plaît pas. J’ai envie qu’ils restent en vie, mais je ne peux m’empêcher de me dire que Lois Lowry a voulu que les deux personnages trouvent la paix dans la mort.
Adaptation au cinéma
Sortit en 2014, il a été réalisé par Philip Noyce. On y retrouve Brenton Thwaites dans le rôle de Jonas, mais aussi des acteurs plus connus comme Meryl Streep et Jeff Bridges ou encore la chanteuse Taylor Swift.
Musique
Il arrive parfois que je trouve un album qui va très bien avec ma lecture : ‘’The Giver’’composé par Marco Beltrami.
Suite de la saga
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LunaNyhm
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